Immigration économique et entrepreneuriat

Table-ronde à l'hôtel Alt, Montréal, le 14 octobre 2016

J'eus le plaisir d'animer à Montréal une table-ronde sur l'immigration économique et l'entrepreneuriat. Le sujet de celle-ci, à savoir « l’entrepreneuriat et les communautés ethniques : défis et opportunités pour accroître la prospérité », est d'une importance capitale.

 

En effet, si l'on souhaite que chaque immigrant et descendant d’immigrant trouve sa place dans la société, l’entrepreneuriat est un moyen privilégié de créer de la valeur et de démontrer son dynamisme et sa volonté d’intégration.


Historiquement, le Québec est une société qui s’est construite grâce à l’apport de femmes et d'hommes venus d'horizons variés et qui ont participé à la prospérité commune. Il faut néanmoins être lucide : des difficultés peuvent se poser quand on veut travailler et s’intégrer au Québec. Mais il y a des opportunités. Des marchés porteurs. Des portes auxquelles frapper quand on veut entreprendre, mener à bien des projets. Comment identifier ces opportunités? Quelles pratiques et outils utiliser ? Comment se démarquer ?

 

Ce furent quelques unes des problématiques abordées dans le cadre de cette table-ronde. Y participèrent :   

  • M. Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du Conseil du patronat du Québec
  • M. Saul Polo, député de Laval-des-Rapides, adjoint parlementaire de la ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation ;
  • M. Tarak Miled, Directeur de portefeuille principal chez Investissement Québec
  • Mme Marcelina Jugureanu, présidente et fondatrice de MJ Feed Mill Systems Inc et directrice générale de la chambre de commerce et d’industrie Royal Roussillon.

La discussion, en trois temps, a porté sur les opportunités d’affaires et les marchés en essor du Québec ;  sur les outils et les astuces pour démarrer et concrétiser un projet entrepreneurial ;  enfin sur les bonnes pratiques et les stratégies pour se démarquer.

 

Un problème de rétention des étudiants et des travailleurs étrangers

 

La population québécoise est vieillissante. Le renouvellement générationnel est un impératif, qui doit se faire selon les valeurs fondamentales du Québec, et prioritairement en langue française. M. Dorval a bien souligné le problème que rencontre le Québec pour retenir les étudiants et travailleurs qualifiés étrangers, qui sont au nombre de 28 000 à 30 000. Sur ce nombre, seuls 350 ont recours au programme d'immigrant entrepreneur. C'est pour remédier à ce problème que le Conseil du patronat du Québec (CPQ) a mené une étude intéressante intitulée "L'immigration économique : un riche potentiel de prospérité pour le Québec".

 

Du côté des travailleurs qualifiés, le Québec a encore un long chemin à parcourir avec un taux de chômage des immigrants très récents (cinq ans ou moins) trois fois et demie supérieur à celui des personnes nées au Canada.

 

Inciter les étudiants étrangers à demeurer sur le territoire québécois nécessiterait de baliser des sentiers clairs vers le marché du travail, et notamment vers les secteurs de pointe (aérospatiale, technologies de l'information et de la communication, ingénierie, pharmaceutique, jeux vidéos...) qui ont besoin de main-d’œuvre qualifiée. Pour cela, il faut faire en sorte que les étudiants étrangers soient mieux compris dans leurs besoins et leurs aspirations, mais aussi mieux informés, mieux orientés et mieux accueillis.

 

Quant aux entrepreneurs, le quota d'admissions est jugé trop faible et l'intégration des entrepreneurs aux réseaux d'affaires du Québec pourrait être améliorée. Parmi les nouveaux arrivants, 90% sont des travailleurs qualifiés et 8% des gens d'affaires, qu'ils soient des investisseurs ou des entrepreneurs et des travailleurs autonomes.

 

L'étude du CPQ préconise de renforcer le dialogue entre les ministères de l'économie et de l'immigration, de réduire de façon significative les délais de traitement de tous les programmes administratifs, d'apporter plus de support aux demandes par Internet et de fournir des explications plus transparentes.

 

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Je remercie Rares Burlacu et toute l'équipe de la Chambre de commerce roumaine et tous les participants pour leur contribution à cet événement.

 

Cette chambre a vocation à devenir un pont supplémentaire entre l’Europe et l'Amérique, dont le Québec est une porte d'entrée. Le Québec représente d'ailleurs un tiers des échanges commerciaux entre la Roumanie et le Canada. Pays-membre de l’organisation internationale de la francophonie depuis 1993, la Roumanie compte 4,7 millions de francophones, qui sont un atout majeur pour commercer et établir des liens à la fois économiques mais aussi culturels et humains avec la Belle province. La communauté roumaine est estimée à plus de 30 000 personnes au Québec.