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Les maisons des écrivains

Un patrimoine littéraire à préserver et à faire découvrir

« Les maisons où vécurent des écrivains ont une âme particulière. J'apprécie infiniment ces endroits, pour avoir eu la chance d'en visiter un certain nombre, de la maison de Georges Clemenceau à Saint-Vincent-sur-Jard au château de Monte-Cristo à Le Port-Marly, en passant par la maison natale de Jean de La Fontaine à Château-Thierry et la maison de Tolstoï à Moscou. »

Ce patrimoine littéraire est mis en réseau, en France, par une Fédération nationale dont le siège est situé à Bourges...

Sophie Vannieuwenhuyze effectue un travail essentiel pour fédérer et animer ces lieux d'exception.

 

Retrouvez toutes les informations sur le site de la Fédération nationale des Maisons d'écrivain & des patrimoines littéraires.


Le havre de Jean-Jacques Rousseau

Jean-Jacques Rousseau habita de 1736 à 1742 Les Charmettes, un domaine agricole de 3 hectares, propriété de sa protectrice bien-aimée, Madame de Warens. Sur les hauteurs de Chambéry, cette demeure fut le laboratoire de la pensée du philosophe sur l'état de nature, la musique et l'éducation. Elle inspira certaines de ses « Rêveries » et fut visitée, en sa mémoire, par d'illustres admirateurs : Lamartine, George Sand ou encore Stendhal...

Voltaire à Ferney

Le philosophe passa les vingt dernières années de sa vie au château de Ferney ; celles, fécondes, de l'écriture du Traité sur la tolérance et du Dictionnaire philosophique ; celles, engagées, de ses combats contre l'intolérance politique et religieuse. Dernier enfant de François Arouet, un riche notaire, et de Marie Marguerite Daumart, François-Marie Arouet, née le 21 novembre 1694. Il commence ses études en 1704 au collège des Jésuites, futur lycée Louis-le-Grand, où il fait de brillantes études de rhétorique et de philosophie, et fréquente la haute société libertine.

 

Des vers irrévérencieux l'obligent à rester en province, puis provoquent son incarcération à la Bastille (1717). Une altercation avec le chevalier Rohan-Chabot le conduit à nouveau à la Bastille, puis le contraint à un exil de trois ans en Angleterre. Au contact des philosophes d'Outre-Manche où la liberté d'expression était alors plus grande qu'en France, il s'engage dans une philosophie réformatrice de la justice et de la société.

 

De retour en France, Voltaire poursuit sa carrière littéraire avec pour objectif la recherche de la vérité et de la faire connaître pour transformer la société. A Cirey, en Lorraine, il écrit des tragédies ("Zaïre", "La mort de César"…) et, avec moins de succès, des comédies ("Nanine"). Il critique la guerre dans "L'Histoire de Charles XII" (1731) puis s'en prend aux dogmes chrétiens dans "Epîtres à Uranie" (1733) et au régime politique en France, basé sur le droit divin, dans "Lettres philosophiques" (1734).

 

Des poèmes officiels lui permettent d'entrer à l'Académie Française et la Cour comme historiographe du roi en 1746. Cependant "Zadig" l'oblige à s'exiler à Potsdam sur l'invitation de Frédéric II de Prusse, puis à Genève. Il s'installe définitivement à Ferney, près de la frontière Suisse, où il reçoit toute l'élite intellectuelle de l'époque. En 1759, il publie Candide, une de ses œuvres romanesques les plus célèbres et les plus achevées. S’indignant devant l'intolérance, les guerres et les injustices qui pèsent sur l’humanité, il y dénonce la pensée providentialiste et la métaphysique oiseuse. Avec des pamphlets mordants, Voltaire combat inlassablement pour la justice et le triomphe de la raison (affaires Calas, Sirven, chevalier de la Barre). En 1778 il retourne enfin à Paris, à l'Académie et à la Comédie Française, mais épuisé par son triomphe, il y meurt peu de temps après. Voltaire laisse une œuvre considérable. A cause de la censure, la plupart de ses écrits étaient interdits. Ils étaient publiés de manière anonyme, imprimés à l'étranger et introduits clandestinement en France. L'esprit des Lumières souffle encore sur Ferney !

La maison de Tolstoï à Moscou

Léon Tolstoï eut plusieurs demeures. Sa maison de Moscou, transformée en musée, fut construite en 1808. Il y vécut en famille de 1882 à 1901. Elle se trouvait dans le quartier populaire des Tisserands. La façade est en vieux bois durci, peinte en brun et en orange avec des corniches vert foncé. Son architecture est sobre. Face à la porte d’entrée, un grand escalier donne sur le grand salon. Par terre traine la peau d’un ours tué par un paysan qui avait failli coûter la vie à Tolstoï. Plus loin, le mythique bureau où Tolstoï y écrivit durant 19 ans.

 

L'écrivain et philosophe aspirait à une vide de grande simplicité. Je ne peux que vous conseillez de visiter cette charmante maison si vous passez par Moscou. De nombreux objets de la vie quotidienne, du mobilier, des portraits et des vêtements d’époque plongent le visiteur dans la vie quotidienne de l'auteur de Guerre et Paix et du Royaume des cieux est en vous. Profitez-en également pour vous promener dans le jardin qui conserve une part de son charme et son calme d'antan.

Chateaubriand en Vallée de Chevreuse

Issu d'une famille noble ancrée à Saint-Malo, François René de Chateaubriand eut une enfance souvent morose dans le château de Combourg en Bretagne. Il fit de rapides études aux collèges de Dol-de-Bretagne et de Rennes, obtint un brevet de sous-lieutenant au régiment de Navarre à 17 ans, fut fait capitaine à 19, vint à Paris en 1788, s'y lia avec Jean-François de La Harpe, André Chénier, Jean-Pierre Louis de Fontanes et autres littérateurs. C'est à cette époque qu'il débuta à publier des vers pour l'Almanach des Muses.

 

Chateaubriand peut être considéré comme le père du romantisme en France, mouvement dont Goethe en Allemagne et Lord Byron en Grande-Bretagne furent les inspirateurs. Il fascina ses contemporains par ses récits finement ciselés sur les territoires nouveaux des Amériques et obtint un succès de librairie retentissant avec son Génie du christianisme publié dans une atmosphère de retour du religieux que favorisait Bonaparte, non sans arrières pensées politiques.

 

Comme homme politique, sa conduite et ses écrits semblent offrir de nombreuses contradictions ; cependant, il fut toujours, ou du moins il voulut être à la fois l'ami de la royauté légitime et de la liberté, défendant alternativement celle des deux qui lui semblait être en péril. Il fut l’Enchanteur, d’abord pour sa sœur Lucile (on a le reflet dans René de leurs amours chastement incestueuses), puis Delphine de Custine, Natalie de Noailles, Claire de Duras, sans doute aussi pour Céleste qu’il épousa assez distraitement, mais surtout Juliette Récamier qui fut sa maîtresse la plus tendre. Outre-tombe, il est possible de retrouver un peu du grand écrivain qu'il fut dans sa magnifique propriété en vallée de Chevreuse, près de Paris.

Marcel Proust au Grand hôtel de Cabourg

Construit en 1907, le Grand hôtel de Cabourg est un palace au style néo-italien où rôde toujours le fantôme de Marcel Proust. L’écrivain français y passa ses étés, de 1907 à 1914. Depuis, l’établissement, appartenant à la belle ville de Cabourg, mise sur l'héritage proustien pour demeurer l’un des plus grands hôtels 4 étoiles de la côte normande.