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Francophonie sans frontières : « nous pouvons tous défendre la francophonie du mieux qu’on peut, à n’importe quelle échelle »

Créée en 2017, l’association Francophonie sans frontières mobilise ses bénévoles à travers le monde pour mener, en français, des projets solidaires ou liés au développement durable. Entretien avec son président, Ronan Dumas-Labbé.

 

 

 

Français à l’étranger : Qu’est-ce que Francophonie sans frontières ?

 

Ronan Dumas-Labbé : Il s’agit d’une ONG internationale qui a été créée en 2017 et regroupe actuellement près de 300 bénévoles à travers le monde. Elle a été fondée par Benjamin Boutin et de Marie-Astrid Berry. Ils étaient partis du constat qu’il y avait besoin d’une représentation de la société civile internationale pour se mobiliser sur les enjeux de francophonie. Trop longtemps ces enjeux étaient réservés aux États, à l’OIF, aux ministères de la Culture et à leurs partenaires (Instituts français, Alliances françaises, etc.) Nous essayons de porter la voix de la société civile francophone, de représenter les personnes qui la composent. L’objectif est de faire comprendre que nous pouvons tous défendre la francophonie, à n’importe quelle échelle. Notre credo est le suivant : « Ensemble créons des liens durables pour la francophonie ». En effet, nous considérons que la finalité de notre action n’est pas la francophonie en elle-même mais plutôt les valeurs de respect, d’intégrité et de solidarité qu’elle porte.

 

 

Par quels moyens créez-vous ces liens ?  

 

Concernant FSF, nous aimons parler de « francophonie de terrain ». Nous organisons en effet des visites de terrain, des conférences, des marches, pour mobiliser et sensibiliser le grand public aux enjeux de la francophonie. Nous nous rendons  dans les écoles, les universités, nous allons parler directement aux jeunes pour les sensibiliser et les inviter à s’engager pour la francophonie. Parmi nos projets, nous avons par exemple organisé un hackathon, à Cotonou au Bénin. L’idée était de développer une application en français, pour favoriser l’accès à la culture par le numérique. Nous avons également tenu des conférences internationales et des colloques sur le développement durable. Notre prochain rendez-vous se tiendra à Madagascar en novembre 2024 et aura pour thème l’économie bleue.

 

Vous avez également lancé la radio Francophonie sans frontières en 2020. Que propose cette radio ? 

 

La radio FSF est l’un des projets dont nous sommes le plus fiers. Elle a été créée pendant la pandémie de Covid par les bénévoles Sophie Hamel-Dufour et Thibaut Temmerman. Ils souhaitaient mettre en place un dispositif qui permette de continuer à rassembler tout en étant confinés. Leur « balado-podcast » est né ainsi, aujourd’hui alimenté par une demi-douzaine de bénévoles. Ils tournent des émissions autour de la francophonie, comme l’émission culturelle « La voix de la diversité » ou les « Grandes entrevues », des interviews de figures importantes de la francophonie. Nous publions trois à quatre épisodes par mois et avons actuellement 80 épisodes disponibles sur différentes plateformes comme Spotify ou Apple Podcast. Nous avons également prévu un direct sur Facebook, à l’occasion du mois de la francophonie. En 2023, nous avons comptabilisé 64 000 écoutes à travers le monde, notamment en Inde, aux États-Unis et en Colombie, pays qui regroupent énormément d’apprenants du français.

 

 

Le Sommet de la francophonie se tiendra cette année les 4 et 5 octobre 2024 à Villers-Cotterêts. Qu’avez-vous prévu à cette occasion ? 

Nous serons effectivement présents lors du Sommet de la francophonie. Nous préparons actuellement les activités et les conférences que nous y proposerons, l’idée étant de valoriser l’aspect concret de notre action. J’étais déjà à Djerba (Tunisie) en novembre 2022 pour le dernier sommet, mais nous tenons à être encore plus visibles cette année. C’est pourquoi nous voulons faire venir nos bénévoles internationaux en France afin qu’ils puissent sensibiliser le grand public : nous souhaitons aller à la rencontre des porteurs de projets pour leur montrer que ces projets peuvent être réalisés en français.