
À l’occasion du 20e anniversaire du Cercle des solidarités francophones, Benjamin Boutin, président d’honneur de l’ONG Francophonie sans frontières (FSF), a été honoré pour son parcours intellectuel et militant. La cérémonie, ponctuée d’un discours engagé et de la présentation de sa bande dessinée À la découverte de la Francophonie, a mis en lumière une vision plurielle et vivante de ce que peut être la Francophonie aujourd’hui.

Jean-Pierre Chiaverini, président du Cercle des solidarités francophoneset Benjamin Boutin, récipiendaire du titre de Messager de la Francophonie
Une reconnaissance sénatoriale pour un acteur de terrain
La cérémonie s’est tenue dans les salons du Sénat français, là où se croisent souvent protocole et engagement. En recevant ce titre, Benjamin Boutin rejoint une lignée discrète mais essentielle de bâtisseurs de la Francophonie contemporaine. « C’est une joie et un honneur, mais surtout une responsabilité », a-t-il déclaré, saluant l’action du Cercle dans des pays aussi divers que le Maroc, le Québec, le Burkina Faso ou Madagascar.
Cette distinction salue un itinéraire marqué par la constance et la diversité : chercheur, maître de conférences, conseiller stratégique et auteur, Benjamin Boutin incarne une Francophonie intellectuelle mais jamais déconnectée du terrain.
« Mon engagement est d’abord citoyen. La Francophonie n’est pas un concept figé : c’est une communauté de destin qui se construit chaque jour. » Benjamin Boutin
Montréal, étape fondatrice d’un engagement international
S’il incarne une Francophonie globale, Benjamin Boutin l’a aussi vécue de l’intérieur. Pendant quatre ans, il a résidé à Montréal, où il a été nommé Ambassadeur du Grand Montréal. Ce séjour québécois, qu’il qualifie de « déterminant », lui a permis de mesurer les enjeux d’une francophonie minoritaire dans un environnement nord-américain dominé par l’anglais. C’est aussi au Québec qu’il a noué des partenariats durables, approfondi ses recherches, et esquissé les premières lignes de son étude sur la Francophonie des territoires. Montréal n’est donc pas qu’un souvenir personnel : c’est une source d’inspiration stratégique.
Benjamin Boutin : un ardent défenseur de la francophonie mondiale
Une bande dessinée pour raconter la Francophonie autrement
À l’issue de la cérémonie, l’auteur a présenté son dernier projet : une bande dessinée intitulée À la découverte de la Francophonie. Pensée comme un outil pédagogique, cette œuvre s’adresse autant aux jeunes qu’aux enseignants, curieux ou sceptiques. « J’ai voulu proposer un autre récit, accessible, visuel, incarné. Il y a urgence à faire aimer la Francophonie non pas pour ce qu’elle a été, mais pour ce qu’elle peut encore devenir. »
À la découverte de la Francophonie : Une BD pour explorer un monde pluriel
Le projet témoigne de son souci constant de renouveler les formes de transmission. Là où d’autres se contentent de colloques, Benjamin Boutin parie sur l’imaginaire graphique et les dialogues vivants pour redonner envie de s’approprier une cause souvent cantonnée aux institutions. « Derrière la langue, il y a des visages, des accents, des combats, des rêves. La BD leur donne un espace. »
Une Francophonie de lien, pas de frontières
Plus qu’un hommage, cette distinction vient acter un tournant dans les représentations. À travers son action à Francophonie sans frontières, Benjamin Boutin a toujours défendu une vision inclusive, mobile et ancrée dans la jeunesse. Loin d’un repli identitaire, il revendique une ouverture sur le monde.
« Défendre la Francophonie, c’est combattre l’uniformisation et l’appauvrissement culturel. C’est permettre l’épanouissement des civilisations, leur compréhension mutuelle et le respect de chacune d’elles. »
Benjamin Boutin
Ce discours, prononcé devant les responsables du Cercle et un public sensible aux questions interculturelles, a résonné comme un manifeste. En ces temps où les fractures linguistiques deviennent souvent prétextes à des crispations, il rappelle que la Francophonie peut être une réponse — à condition d’être repensée, partagée et vécue.
Une francophonie de convictions, à hauteur d’humain
En désignant Benjamin Boutin comme Messager de la Francophonie, le Cercle des solidarités francophones n’a pas seulement salué un parcours exemplaire : il a aussi envoyé un signal. Et si, demain, les bâtisseurs de la Francophonie étaient ceux qui, comme lui, refusent les cadres figés et préfèrent les ponts aux frontières ?